Utiliser mes tailles

La taille d’une haie ou l’élagage d’un arbre occasionne de nombreux déchets verts qu’il serait dommage de détruire. Des grosses branches aux brindilles, la plupart se recyclent et trouveront naturellement une nouvelle vie au jardin. Nous vous proposons quelques pistes pour que le tas encombrant se transforme en une manne bienfaisante. Nous vous proposons quelques pistes pour que le tas encombrant se transforme en une manne bienfaisante.

Comment valoriser les déchets de taille ?

En paillage

Branches broyées d’hiver

Paillis sur les plantes pérennes en particulier les vivaces, arbustes, fraisiers, framboisiers. A éviter sur le potager et les fleurs annuelles. Couche de 5 à 10 cm pour 1 à 2 ans. Stimule les champignons du sol et produit de l’humus stable.

Branches broyées en vert

Paillis sur les haies, arbustes, rosiers, cultures longues du potager. Couche de 3 à 5 cm pour 6 mois à 1 an. Nutritif, très riche en sel minéraux.

Branches broyées de thuyas et cyprès

Paillis sur les haies, arbustes, rosiers, fleurs, potager en automne, allées. Couche de 3 cm pour au moins 1 an. Très bonne efficacité désherbante préventive.

En compostage

Le broyat de branche est un structurant idéal pour le compost : à chaque dépôt de biodéchets de cuisine dans le composteur, au moins une ou deux poignées sont ajoutées. Pour le compostage en tas des tontes de gazon par exemple, le broyat est mélangé directement à la tonte fraîche.

Broyage des déchets de taille
L’idéal pour réaliser un paillis avec vos déchets de jardin, c’est de les broyer à l’aide d’un broyeur de végétaux. Si vous n’en avez pas, vous pouvez passer la tondeuse sur vos déchets séchés préalablement étalés, vous obtiendrez un très bon paillis : Denis nous montre comment faire, c’est bête comme choux !

Comment valoriser les déchets d'élagage ?

Branches longues et fines

Peuvent être tressées pour obtenir des fascines. Les branches de saule, de sureau ou d’aulne durent 1 ou 2 ans au maximum. Celles en châtaignier peuvent rester en place pendant 4 à 5 ans. Les fascines sont utilisées pour séparer différents espaces, créer différents niveaux ou fabriquer des jardins au carré.

Comment faire ?

Enfoncer des pieux tous les 30 à 50 cm
Tresser les branches jusqu’à la hauteur souhaitée
Clouer ou attacher avec un fil de fer les 2 dernières branches aux pieux pour consolider le tout (facultatif)
Couper les pieux à 5 cm du dernier niveau de branches
Les années suivantes, compléter les fascines ou changer l’ensemble des branches

Branches longues et plus grosses

Peuvent servir de piquets pour les légumes du potager (pieds de tomates, haricots rames, concombres palissés, …) et pour les nouvelles plantations d’arbustes et d’arbres. Par 3 ou 4, sous forme d’un tipi, ces branches donnent du volume au jardin et un « certain effet de style ». De nombreuses plantes, annuelles ou vivaces, grimpantes peuvent l’égayer comme les capucines, les ipomées, les rosiers ou les clématites. Plus les piquets sont éphémères (bois d’aulne, de sureau, de saule, ..), plus le choix du jardinier doit se porter sur des plantes annuelles.

Plus petites branches

Peuvent être fagotées pour une utilisation comme « petits bois », après séchage, pour allumer la cheminée ou le barbecue. Les fagots peuvent aussi servir pour faire du « mini-tunage » à l’image des fascines pour créer différents niveaux dans les parcelles en pente.

HAIE de BENJES

Cette haie, pas ou peu coûteuse, est très simple à mettre en place. Dès son implantation dans le jardin individuel ou collectif, elle va servir de havre pour la biodiversité locale, de brise-vent pour les cultures et de réservoir à matière organique. À terme, une véritable haie vive s’établira et prospérera.

Les haies de Benjes tirent leur nom de leur créateur Herman Benjes, un écologue allemand (1937-2007) qui a mis au point cette technique à la fin des années 80. Elle consiste à entasser des branchages de bois mort, des racines, des rameaux à l’horizontal entre des piquets en bois ou en métal jusqu’à un mètre de hauteur. Certes, ce type d’aménagement demande un peu d’effort au moment de la construction, mais il remplira bon nombre de rôles ensuite.

L’idée d’Herman Benjes est de créer les conditions propices à l’établissement d’une haie variée naturellement constituée d’essences locales. Il faudra par contre être patient le temps que la haie se mette en place.

Comment valoriser le bois mort ?

Tas de bois et de branches

Un tas de bûches ou de branches, bien rangé, en fascine ou pêle-mêle, constitue un véritable refuge pour la faune sauvage. La partie basse des tas peut être aménagée pour accueillir les hérissons, les crapauds ou les orvets.

Comment faire pour un tas de branches ? Récupérer un cageot en bois et créer une ouverture sur un des 4 côtés. Le mettre au sol et le retourner, le couvrir de branchages puis de feuilles sur une bonne épaisseur. Tous les ans, compléter le tas de branches et de feuilles.

Et en pratique, pour un tas de bois ? La base du tas est aménagée d’espaces de refuges en disposant des ½ ou des ⅓ de bûches. Ensuite, le tas est constitué normalement au-dessus. Plusieurs bûches peuvent aussi être percées de trous de 3 à 9 mm de diamètre et de 4 à 5 cm de profondeur. De nombreux auxiliaires seront attirés par ces refuges comme les abeilles solitaires.