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Observatoire des odeurs

Suite aux différentes problématiques d’odeurs au niveau du CSDND en particulier, le SMICTOM a créé un « observatoire des odeurs » qui avait pour mission d’établir un relevé objectif et factuel de la situation, tant au niveau du CSDND que de l’usine de compostage de Scherwiller.

Le bureau d’étude Odometric nous a accompagné pour la mise en œuvre de cette action, programmée sur une durée de 6 mois. Cela a commencé par la création d’un jury de nez constitué de riverains volontaires (15 à 50 personnes). Ils ont réalisé des signalements basés sur deux paramètres : l’intensité de l’odeur et le niveau de gêne ressenties.

Ils sont ainsi sortir deux fois par jour à l’extérieur de leur habitation à fréquence fixe (heure et date définis avec les riverains) puis réalisé des signalements. En dehors des heures fixées, les participants étaient libres de faire des signalements supplémentaires. Ceux-ci ont été réalisés par le biais de formulaires web ou papier. 
A l’issue des 6 mois d’étude, Odométric a établié un rapport final composé d’une analyse des résultats et de propositions techniques pour limiter les nuisances qu’il présentera au SMICTOM ainsi qu’aux riverains.
Pour le SMICTOM, cet observatoire a permis de mieux gérer la situation en étant informé en temps réel des mauvaises odeurs observées et en ayant une analyse quantifiée et objective des nuisances générées en tenant compte des données d’exploitation et météorologiques. Cela a permis d’identifier les sources réelles de nuisance (y compris externes au SMICTOM) et de définir les actions correctives à mettre en place. Enfin, l’intervention d’un prestataire extérieur a été un gage d’objectivité qui favorise l’apaisement avec les riverains.

 

D’où viennent les odeurs ?

Le SMICTOM d’Alsace Centrale gère les déchets de 90 communes regroupant environ 130.000 habitants. Depuis maintenant 20 ans, la collecte sélective a été mise en place pour pouvoir recycler la plus grande part possible des déchets. En outre, les déchèteries permettent d’orienter de plus en plus de déchets apportés par les usagers vers de nouvelles filières de recyclage. Les habitants du SMICTOM sont incités à composter à leur domicile, et le Plan Local de Prévention (PLP) permet de sensibiliser les publics pour adopter les bons gestes et réduire les déchets à la source, notamment en préconisant les achats responsables.

Néanmoins, il existe une part résiduelle de déchets produits par les foyers du territoire qui ne peuvent, par nature, être recyclés. Ces déchets peuvent prendre deux voies :

  • Etre amenés à l’unité de compostage de Scherwiller : triés puis mélangés aux déchets verts, ils fourniront du compost principalement destiné à l’agriculture
  • Etre pris en charge au Centre de Stockage des Déchets Non Dangereux du Heidenbuhl  à CHATENOIS : ce centre technique permet de stocker définitivement les déchets dans de grands casiers en respectant les normes en vigueur

Ces deux activités, le compostage et l’enfouissement des déchets, génèrent inévitablement des odeurs. Ces odeurs sont donc inhérentes à la mission de service public que remplit le SMICTOM. Selon la météo ou le sens du vent, ces odeurs peuvent se faire plus ou moins sentir et apporter un désagrément aux riverains des installations concernées.

Travaux CSDND

La gestion d'un centre d'enfouissement des déchets nécessite une adaptation permanente des installations tant pour améliorer son fonctionnement que pour répondre à une réglementation environnementale de plus en plus exigeante. Le SMICTOM mène donc sur son Centre de Stockage des Déchets Non Dangereux de Châtenois, un important programme de travaux afin de garantir un enfouissement sûr des déchets produits en Alsace Centrale. Ces travaux concernent notamment la couverture des déchets stockés, l'optimisation du captage des biogaz odorants et le remplacement de la station de relevage.

En 2016, le SMICTOM a décidé d’investir 888 000 € TTC afin de lutter contre les émissions d’odeurs sur le site du CSDND.

1 - Cartographier les émissions de mauvaises odeurs

A l’automne 2013, le SMICTOM a décidé de faire réaliser une étude, par le bureau CSD Azur, pour identifier très précisément quelles étaient les zones du site qui généraient le plus d'odeurs.

Cette cartographie a permis d'entreprendre des actions ciblées et efficaces pour réduire les odeurs, en particulier les travaux d'optimisation du captage des biogaz réalisés de juin à septembre 2016.

2 - Capter & brûler les gaz odorants

Pour capter les biogaz produits par la décomposition des déchets, des puits sont forés dans la masse des déchets à des endroits précis (voir cartographie ci-dessus) et des tranchées creusées en bordure des casiers de stockage afin de couvrir le plus efficacement possible les zones concernées. Ces puits et tranchées sont mis en dépression pour aspirer le biogaz et l'acheminer, par un réseau, jusqu’à une torchère où ils sont brûlés à plus de 900°C.

3 - Couvrir les zones de stockage

Les zones de stockage qui ne sont pas exploitées quotidiennement sont entièrement recouvertes par différentes couches de géotextiles, remblais, membrane imperméable et terre végétalisable.

Les casiers nord et sud, repérés comme les plus odorants, bénéficient d'une couverture répondant aux normes en vigueur les plus exigeantes (travaux de juin à septembre 2016). 

Ces couvertures ont pour objectifs :

  • de limiter les émanations diffuses au-delà des tranchées et des puits et donc d'en optimiser le captage ;
  • de limiter la pénétration des eaux de pluie au travers des déchets et de réduire ainsi la production de lixiviats, eaux de pluie en contact avec les déchets et contenant des gaz odorants.

4 - Traiter les lixiviats

Les lixiviats (eaux de pluie qui traversent les déchets) récupérés en aval des casiers de stockage contiennent du sulfure d'hydrogène (H2S) particulièrement odorant. Ils sont alors stockés temporairement avant d’être traités

Unité de compostage de Scherwiller

L’Unité de compostage de Scherwiller est à l’origine, de par sa nature même, d’émissions d’odeurs.

Une étude “odeurs” pour mieux agir

Le SMICTOM a donc fait réaliser une étude “odeurs” pour connaître les origines des émanations et entreprendre ensuite les actions pour les limiter.

Il en ressort que les principales sources de mauvaises odeurs sont :

  • la manipulation du compost stocké à l’air libre lors des phases de retournement et de chargement pour le transport
  • la fermentation des déchets lors du process de compostage dans  le bioréacteur stabilisateur
  • le stockage des effluents provenant du compost dans un bassin avant traitement dans la station d’épuration de Sélestat
  • le stockage, le broyage et l’affinage des déchets verts provenant des déchèteries.

Des investissements pour réduire les odeurs

Le SMICTOM a investi 3,7 millions d’Euros dans la construction d’une unité de traitement des odeurs et d’une installation confinée permettant d’obtenir un compost plus mature et donc moins odorant. .

Le traitement des odeurs issues de zones fermées (tunnel de compostage, fermentation confinée et bâtiment d’affinage) consiste en une aspiration de l’air en continu pour être traité par une installation adaptée aux polluants odorants (lavage acide et biofiltre).